Ketakandriana Rafitoson
Transparency International – Initiative Madagascar (Madagascar)
Je m’appelle Ketakandriana Rafitoson et je viens de Madagascar. Je suis passionnée par les droits de l’homme, surtout pas les droits civils et politiques et suis engagée depuis près de 20 ans dans la promotion de la démocratie dans mon pays. J’ai choisi de travailler avec les jeunes et les femmes, qui sont marginalisés même s’ils sont majoritaires dans notre société, et de les éduquer aux droits humains pour qu’ils puissent jouir de la totalité de leurs droits et s’insurger contre toutes les injustices qui minent leur existence. Je suis en effet convaincue que la participation citoyenne demeurera un mythe et une utopie si les citoyens ne connaissent même pas leurs droits. J’ai donc fondé le programme Women and Youth’s League for Democracy (WYLD) en 2012 pour éduquer et donner la parole aux femmes et aux jeunes. En collaboration avec l’association Liberty 32 qui promeut le bénévolat et l’éducation civique, nous avons éduqué des lycéens, des parlementaires et des citoyens ordinaires aux droits de l’homme et à la démocratie. Nous avons observé bénévolement trois élections. Nous avons lancé plusieurs campagnes nationales pour réclamer le respect des droits des femmes, et exiger la ratification de certaines conventions internationales comme la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. Par la suite, j’ai contribué à la fondation du mouvement Wake Up Madagascar qui vise à remettre le citoyen au coeur des affaires publiques et à libérer les citoyens de l’oppression implicite que l’Etat exerce à leur encontre.
Par la suite, je me suis associée à l’International Center on Nonviolent Conflict (ICNC) pour lancer un programme national d’éducation à la résistance civile non-violente. Cette démarche est basée sur l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui prône la liberté d’expression. Ce programme est encore en cours aujourd’hui, mais je prends un nouvel engagement en dirigeant la section nationale de Transparency International. Je suis en effet convaincue qu’aucun des efforts que nous entreprenons pour la défense des droits humains n’aboutira tant que la corruption continuera à régner à tous les niveaux de la société. C’est un combat dans lequel je m’engage avec humilité, et pour lequel j’aimerais mobiliser tous mes compatriotes. Car l’unité fait la force. Je rêve d’un monde dans lequel chacun, chaque femme, chaque homme, chaque enfant, qu’importe sa provenance et sa fortune, jouisse de l’ensemble de ses droits. Un monde délivré de toute corruption dans lequel l’Etat ne serait plus l’ennemi mais travaillerait véritablement pour sa population. C’est peut-être une utopie mais c’est une vision pour laquelle je suis prête à me battre jusqu’au bout.