Sally Bilaly Sow

Association Villageois 2.0 (Guinea)


Je vis dans un pays qui connaît fréquemment des remous socio-politiques  et les autorités guinéennes  font tout pour restreindre les libertés publiques. L’interdiction récente de toute manifestation par le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation en est une parfaite illustration.

En février 2015, alors que je n’avais que 23 ans, après avoir été arrêté puis malmené  par les forces de l’ordre de Labé appuyées par des militaires du camp El hadj Oumar Tall,  j’avais passé une nuit en prison sans qu’on ne m’explique les raisons de mon interpellation. Tout ce que je savais, j’avais couvert et documenté l’incursion des forces de l’ordre dans l’enceinte de l’hôpital régional.

Au-delà de la capitale Conakry, j’ai compris qu’il me fallait rester  à l’intérieur du pays  pour avoir un autre  regard sur les violations des droits humains dont les unes sont  souvent plus horribles que les autres.

S’engager pour des causes que nous jugeons justes et nobles, c’est en quelque sorte donner  une partie de soi à un groupe inaudible et par la même occasion courir des risques.